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Plus de représentation scientifique féminine, s’il vous plaît!

Le 11 février marque annuellement la Journée internationale des femmes et des filles de science, une occasion de mettre en lumière le talent et les enjeux de celles qui contribuent à la science, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques. D’après Rachel Guindon, étudiante à la maîtrise en biologie, et Juliette Gagnon, étudiante au baccalauréat en génie chimique, une chose est certaine pour encourager la relève à se lancer et à demeurer dans ces domaines : il faut avoir plus de modèles féminins en science. Mais pour y arriver, il faut d’abord avoir une place inclusive.

Les enjeux sur le terrain
Rachel étudie en biologie, un domaine où la représentation féminine académique est majoritaire à la Faculté; pour l’année 2022-2023, 63,5 % des personnes étudiant au premier cycle sont des femmes et aux cycles supérieurs, 62,2%. Malgré cette représentation positive, c’est surtout les commentaires négatifs reçus par-ci par-là sur le terrain qui dérangent. Son projet de recherche qui porte sur les interactions entre les bœufs musqués herbivores et la végétation dans le Nord-du-Québec, plus précisément au Nunavik, l’a amené à se rendre sur place pour observer les bêtes. « Un chercheur senior m’a déjà dit que j’étais une jeune femme naïve et menue. C’est des choses que je ne veux pas qui arrivent aux prochaines étudiantes », mentionne Rachel. 

Pour Juliette, c’est la protection de l’environnement et la transition énergique qui l’ont mené à choisir le génie chimique. « Je voulais avoir le plus d’impact en environnement » mentionne-t-elle en soulignant que l’amélioration des procédés chimiques, la production de biocarburants et la transformation des déchets sont des moyens pour y arriver. L’étudiante au baccalauréat a d’ailleurs réalisé un stage à l’été dernier dans une usine pilote de biocarbone qui vise à rendre son procédé carboneutre, mais elle observe elle aussi que la réalité sur le terrain peut être désagréable. « En génie chimique, on doit souvent travailler dans des milieux industriels ou miniers où il est difficile pour une jeune femme de faire sa place. J’avais pas le choix de me forger un caractère », partage Juliette. 

Des initiatives et des modèles inspirants
Pleine d’ambitions, Juliette s’implique activement dans l’Association des Étudiant.e.s en Sciences et Génie de l'Université Laval en tant que VP aux affaires externes ainsi que dans la Confédération pour le rayonnement étudiant en ingénierie au Québec en tant que VP aux affaires publiques. Elle est aussi vice-présidente à la recherche de contenu de Génie uELLES, un regroupement qui vise à motiver, informer et promouvoir le génie au féminin. Une mission que ses membres parviennent à accomplir entre autres en organisant des conférences pour présenter les possibilités de carrière en ingénierie. L’implication étudiante est à la fois sa manière de faire bouger les choses, mais aussi d’inspirer ses collègues à faire de même. De son côté, parmi les femmes qui l’inspirent, on retrouve les professeures Maria Cornelia Iliuta  et Marie-Josée Dumont qu’elle admire en raison de leurs esprits novateurs et leurs recherches orientées vers le développement durable.

« Les chercheurs n’ont pas besoin d’être monochromes. Ce qui est beau dans la science c’est la diversité des parcours; c’est ça ultimement qui fait la force. C’est pour ça qu’il faut plus de femmes en sciences », Rachel explique. D’ailleurs, elle a utilisé son expertise pour animer des ateliers de filage de bœuf musqué auprès des communautés inuites, une occasion de leur transmettre le savoir et de joindre sa créativité à la science. « Dès que vous êtes curieuses et que vous voulez comprendre le monde, vous avez votre place en sciences », Rachel mentionne avec conviction.

Comment assurer une meilleure représentation?
Selon Rachel, un grand nombre d’étudiantes performent bien en science au secondaire, mais ne sont peut-être pas suffisamment exposées à des exemples concrets de femmes qui en font carrière pour se projeter dans le domaine. Heureusement, elle en est un pour la relève, puisqu’elle a fait la tournée d’écoles primaires et secondaires ainsi qu’au cégep pour présenter ses travaux de recherche ainsi que le métier de biologiste. Selon Juliette, proposer des cours en informatique au secondaire ou au cégep permettrait de les introduire à cette avenue plus tôt. Rendre des activités en sciences et génie plus inclusives et modernes, comme la Cérémonie d'engagement de l'ingénieur, fait d’ailleurs partie de ses priorités dans ses implications étudiantes. 

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