La recherche effectuée dans le laboratoire a pour but ultime d'aider à l'aménagement de la faune et à préserver la biodiversité environnementale en augmentant la compréhension de la dynamique spatio-temporelle des systèmes écologiques. L’acquisition de colliers GPS munis d’une caméra et de colliers de proximité permettra d’étudier le lien entre l’utilisation de l’espace par les bisons et le risque d’extinction de leur population, sujette à la chasse et à la prédation. À court terme, l’équipement permettra: 1) de développer un modèle des déplacements d’herbivores grégaires exposés à la prédation, 2) d’établir les liens entre l’alimentation, les taux physiologiques, le risque de prédation, la synchronie des comportements des individus et la fusion et la fission des groupes d’herbivores, 3) d’identifier les liens entre l’utilisation du paysage, la reproduction et la survie et 4) d’intégrer à un modèle de la dynamique spatio-temporelle des populations les comportements et les facteurs qui influencent les taux vitaux. L’information permettra de prévoir le risque d’extinction de la population de bisons du parc national de Prince Albert, un milieu majoritairement forestier. Cette recherche contribuera donc à la conservation du bison, un animal emblématique, mais menacé au Canada. Les bisons des plaines du parc national de Prince Albert forment une des rares populations vivant en liberté dans son aire de répartition historique. La population est en déclin en raison de la prédation par le loup et de la chasse. L’information sur la viabilité de la population est nécessaire pour éviter que le déclin de la population atteigne un seuil de non-retour.
Valeur ajoutée
L’ajout de caméras sur les colliers GPS avec caméra permettent non seulement de localiser les individus, mais aussi d’identifier leurs comportements sur une base régulière. La capacité à établir le risque d’extinction d’une population avec exactitude dépend de la qualité des observations de terrain. Les colliers GPS à caméra permettront de suivre des bisons femelles avec leur veau. Puisque les caméras enregistreront de courtes séquences plusieurs fois à l’heure, elles permettront d’identifier l’emplacement et la cause de mortalité des veaux. De plus, ces colliers permettront d’évaluer les interactions humain-bison à partir des événements de fuite qui seront détectés. Les vidéos permettront également de vérifier l’hypothèse selon laquelle des disparités dans les choix alimentaires des membres d’un groupe imposent des différences dans le taux de digestion alimentaire, qui résultent en une réduction de la synchronie de leurs activités, ce qui accroît le risque de fission des groupes. En retour, ces changements peuvent avoir des conséquences écologiques majeures, car la taille des groupes influence le risque de prédation. Les systèmes de proximité offriront, quant à eux, un portrait détaillé des interactions loup-bison. L'observation de ces interactions étant sporadique dans les prés et inexistante en forêt, l'utilisation de colliers de proximité s'impose comme la meilleure solution pour acquérir cette information. Ces colliers permettront de caractériser tout le processus de prédation en identifiant les moments durant lesquels les loups et les bisons sont à moins de 150 m, puis en suivant leurs déplacements tant qu’ils demeureront à proximité.