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Une station mobile pour mesurer les agressions hivernales qui dégradent nos structures

Si une drôle de structure tout en longueur, apparue récemment juste en face du pavillon Alphonse-Marie-Parent, a piqué votre curiosité, eh bien sachez qu’il s’agit d’une station mobile mise au point par l’étudiant au doctorat en génie civil Gilberto Cidreira Keserle. Grâce à ses nombreux capteurs et à son système de télémétrie, cette station mobile surveillera en continu cet hiver tous les facteurs susceptibles de dégrader les structures d’un pont ou d’un bâtiment: trafic (densité et vitesse), cocktail météo (précipitation, vitesse des vents, ensoleillement, etc.), ajout de sel sur la chaussée, brouillard et éclaboussures. L’étudiant disposera donc de données très précises, au printemps, pour prédire la durée de vie restante du Parent.

Gilberto Cidreira Keserle a mis plusieurs heures à installer cette station et à ajuster les nombreux appareils qu’elle contient. Il a lui-même conçu 2 de ses 11 capteurs, fruits de 3 années de travail. Il compte transporter cette structure d’une valeur de 173 000 $ à la forêt Montmorency, l’hiver prochain, question de prendre des mesures en milieu boréal cette fois. «On pourrait même la transporter à Montréal où nous pourrions mesurer les expositions près d’un viaduc ou encore d’un pont», précise l’étudiant-chercheur qui travaille sous la supervision du professeur David Conciatori. Au cours des prochaines années, d’autres étudiants en génie civil pourront s’en servir pour leurs recherches.

C’est grâce à des appareils de surveillance aussi précis qu’il sera possible, selon lui, de prendre de bonnes décisions quant aux matériaux à utiliser et aux méthodes de conception à privilégier pour la construction d’ouvrages d’art durables. Des données fines permettront également de connaître et de prédire la vitesse de dégradation des structures. «Il vient un temps où une structure est si dégradée qu’il est plus économique d’en construire une nouvelle», explique Gilberto Cidreira Keserle en donnant l’exemple du pont Champlain. Il s’agit d’un enjeu important au Québec considérant le vieillissement prématuré de nos infrastructures ainsi que les coûts d’entretien et de remplacement qui montent en flèche depuis 20 ans.

Nous souhaitons longue vie à cette nouvelle station!