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Mesurer l’empreinte eau au barrage La Romaine 2

Des chercheurs de l’Université Laval, de l’Institut national de la recherche scientifique, Université du Québec (INRS) souhaitent mesurer l’empreinte écologique de la production hydroélectrique au cours des 4 prochaines années.

L’empreinte eau est un nouvel indicateur pour mesurer l’empreinte écologique de la production d’un produit ou d’un service, au même titre que l’empreinte carbone. Elle correspond au volume d'eau utilisé pour produire un bien ou un service. Des études récentes suggèrent que la production hydroélectrique pourrait avoir une empreinte sur l'eau importante. Or, l'approche employée dans ces études demeure discutable puisqu’elle ne tient pas compte des pertes en eau par évapotranspiration du territoire avant son ennoiement. On définit l’évapotranspiration comme étant la quantité d’eau transférée vers l’atmosphère par l’évaporation et la transpiration des plantes.
 
Pour remédier à ce problème, l’équipe de chercheurs, composée entre autres de Daniel Nadeau, François Anctil, professeurs en génie des eaux, et d’Alain Rousseau, professeur à l’INRS et à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation, propose de recourir à l'évaporation nette, soit la différence entre l'évapotranspiration avant et après la mise en place du réservoir d’un complexe hydroélectrique.
 
L'observation de l'évaporation nette est effectuée par une série exhaustive de mesures micrométéorologiques sur le réservoir et en périphérie pendant la durée du projet. En 2018, l’équipe de Daniel Nadeau a installé les équipements de mesures micrométéorologiques sur le barrage La Romaine 2 et les premières données ont été recueillies l’été passé. L'effet des changements climatiques sur l'évaporation nette sera également pris en compte.
 
Financé à hauteur de 1 M$ par Hydro-Québec et le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG), ce projet permettra d'avoir un portrait plus clair de l'empreinte écologique de l'hydroélectricité en milieu boréal. Les décideurs auront ainsi une compréhension éclairée de l'empreinte eau associée à l'approvisionnement énergétique. Englobe Corp. est aussi un partenaire du projet. 

Dr. Antoine Thiboult, professionnel de recherche, s’affaire aux derniers réglages du programme de collecte de données d’évapotranspiration. Photo: Hydro-Quéebc

Mât micrométéorologique de 25 m mesurant l’évapotranspiration dans un milieu forestier adjacent au réservoir. Ces données serviront de signal de référence au calcul de l’évaporation nette, comme le territoire ennoyé était jadis principalement forestier. Photo: Hydro-Québec

Remorquage du quai flottant instrumenté jusqu’à son point de mesure, au centre du réservoir Romaine 2. Ces équipements mesureront l’évaporation du réservoir au gré des fluctuations du niveau d’eau. Photo: Hydro-Québec